La FME communique à la ministre de l’Education nationale
ses observations sur les projets de nouveaux programmes
d’histoire-géographie de l’élémentaire et du collège
Le 28 juillet 2025, Jean-Marc Ayrault, président de la FME, et Audrey Célestine, présidente de son conseil scientifique, ont transmis à la ministre de l’Education nationale ses observations sur les projets de nouveaux programmes d’histoire-géographie de l’élémentaire et du collège.
Après avoir rappelé que la Fondation inscrivait son intervention dans le cadre de la loi du 21 mai 2001 portant reconnaissance de l’esclavage et de la traite comme crime contre l’humanité, dite « loi Taubira », et notamment son article 2 (« les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l'esclavage la place conséquente qu'ils méritent »), Jean-Marc Ayrault et Audrey Célestine affirment qu’il est nécessaire de renforcer la place de l’histoire de l’esclavage et des combats pour l’abolition dans les programmes scolaires. Ce renforcement doit permettre aux élèves de France de mieux saisir quatre points essentiels de cette histoire, qui ont été largement illustrés par l’historiographie récente :
1. L’universalité du phénomène de l’esclavage, dans le temps comme dans l’espace, et les différentes manifestations que les formes extrêmes d’exploitation humaine ont prises dans l’économie, de l’Antiquité jusqu’à nos jours
2. Les caractéristiques spécifiques de l’esclavage colonial européen, et la place qu’il tient dans l’histoire (économique, politique, sociale, culturelle) de la France
3. Les liens complexes entre esclavage et racisme, que la Fondation a analysés dans sa Note n°3 de décembre 2023 (« Esclavage et racisme : une histoire liée »)
4. Enfin, et peut-être surtout, compte tenu de l’absence actuelle de cet aspect dans les programmes de l’enseignement général dans l’Hexagone, l’importance majeure des résistances à l’esclavage et des combats pour son abolition au sein de l’empire colonial français, et notamment le rôle que jouent dans l’histoire française comme dans l’histoire mondiale, la révolution à Saint-Domingue / Haïti et ses héritages nombreux et complexes.